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Commémoration de la Journée internationale de la fille & Journée mondiale de la santé mentale

Commémoration de la Journée internationale de la fille & Journée mondiale de la santé mentale.

L'OPC dénonce les violences faites aux femmes et aux filles

L'Office de la Protection du Citoyen et de la Citoyenne (OPC) a commémoré le mercredi 11 octobre 2023, à la salle de conférence Victor Benoît, la Journée Internationale de la fille, autour de l'impact des violences faites aux femmes et aux filles sur leur santé mentale. Cette activité a réuni des membres des organisations de la société civile, des étudiants, des psychologues et des haut fonctionnaires de l'État.

Le Protecteur du Citoyen Dr. Renan Hédouville sans langue de bois, a prononcé un discours dans lequel il a exprimé sa solidarité envers les milliers de femmes et de filles exposées à la violence aveugle des gangs armés qui ont instauré leur loi dans le pays depuis plus de deux ans. 《Les femmes, les filles sont parfois enlevées, maltraitées, torturées, violées, voire exécutées, tout comme certaines femmes dans d'autres parties du monde》, a regretté l'homme de loi. Le Dr Hédouville, en a également profité pour saluer le courage de la militante iranienne des droits de l'homme, Narges Mohammadi, lauréate du Prix Nobel de la Paix 2023, malgré sa situation carcérale et sa peine de 31 ans de prison en Iran, assortie de 154 coups de fouet.

D'un autre côté, lors de son discours, la représentante de Karavàn Fanm pou Chanjman, Madame Rosemina Percy, a rappelé la gravité de la situation des femmes en Haïti. Elle a profité pour faire quelques recommandations notamment :
● Exhorter l'État haïtien à assumer ses responsabilités et à veiller à ce que tous ses citoyens jouissent pleinement de leurs droits fondamentaux.
● Plaider en faveur de l'investissement ciblé dans la lutte contre les facteurs qui alimentent et favorisent les violences faites aux femmes et aux filles.
● Encourager la mise en place de campagnes de sensibilisation visant à prévenir et éliminer les violences faites aux filles.

La lauréate de la deuxième édition du concours national de texte et de reportage de l'OPC, Madame Nancy Constant, dans sa prise de parole, a rappelé aux autorités étatiques, aux organisations de la société civile, aux églises et aux médias l'obligation d'être solidaires face à la violence faite aux femmes, car selon elle, "la violence ne fait de bien à personne."

Pour Madame Dominique Bazinc, la représentante de Rotary Club de Pétion-Ville, "Les femmes sont des poto mitan d'Ayiti", c'est pourquoi elle invite tout un chacun à élever la voix pour la défense des meurtries, des sans-noms et sans-voix.

Le Docteur Harisson l'un des invités du jour, de son côté, a fait ressortir l'extrême difficulté de parler de santé mentale en Haïti. Les affrontements des gangs armés et les viols répétés sur les femmes et les filles sont des facteurs qui affectent notre bien-être.《 les conditions socio-économiques provoquent le trouble de l'alimentation, l'isolement social et le trouble de substance. le Dr Ernest a déploré également l'absence d'une politique sanitaire en matière de santé mentale en Haïti.

Présent à l'occasion de cette journée commémorative, l'ancien ministre de la planification, Aviol Fleurant, membre du Rotary, a indiqué que la femme est la matrice de l'humanité et des libertés individuelles. Me. Fleurant a rappelé les rôles joués par des femmes telles que Catherine Flon et Claire Heureuse, qui ont contribué à la naissance de la première République noire. Ces femmes ont lutté aux côtés de nos guerriers pour obtenir l'indépendance, a précisé l'ancien ministre qui prône une refondation sociale, culturelle et politique.

Parlant de son programme《tifi djanm, la coordonnatrice de l'organisation Impact, Mme Jo-Ane Garnier appelle à un changement profond dans les politiques éducatives afin de favoriser l'égalité entre les sexes et de permettre aux filles de jouer un rôle actif et significatif dans le développement du pays. Elle a également insisté sur un facteur clé pour réduire la pauvreté et favoriser le développement économique et social du pays, l'éducation.

Plus loin, le psychologue Jacques Maurice a partagé une expérience douloureuse de son parcours professionnel au Canada. Il a expliqué comment le traumatisme peut affecter mentalement une personne, notamment une femme qui a été kidnappée, battue et violée. Il croit qu'il est nécessaire que les femmes et les filles victimes de violences soient prises en charge par les instances concernées.

Un partage d'expérience qui a mis fin à cette belle journée dédiée à la Fille, célébrée par l'OPC en vue de continuer à responsabiliser les autorités étatiques sur le phénomène de la violence inadmissible et intolérable faite aux femmes et aux filles dans le monde et en Haïti en particulier.