Actualité


Quand l’OPC et BONJNUAH commémorent la journée internationale de la femme africaine

Quand l’OPC et BONJNUAH commémorent la journée internationale de la femme africaine

Le forum sur la femme noire en Haïti a eu lieu autour du thème « La valorisation de l’identité culturelle afro-descendante et phénomène de la dépigmentation de la peau en Haïti ». Une grande première en Haïti ! Cette activité inclusive organisée par l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) en collaboration avec le bureau de l’organisation des jeunes pour les nations-unies d’Afrique en Haïti (BOJNUAH) et le Réseau des femmes Haïtiennes modèles et inspirantes (REFEHMI) s’est déroulée sur deux journées, les 27 et 28 juillet 2023, à la salle conférence Victor Benoit de l’OPC. Ateliers, discussions, dégustations culinaires, spectacles, et exposition étaient au menu de cet événement réalisé en prélude à la célébration de la journée internationale de la femme africaine, commémorée le 31 juillet de chaque année.

Dans ses propos liminaires, le protecteur du citoyen, le docteur Renan Hédouville a salué le travail de sensibilisation de BONJNUA dans la valorisation et l’émancipation de la femme dans la communauté haïtienne. Pour renforcer les actions du bureau de l’organisation des jeunes pour les nations-unies d’Afrique en Haïti (BOJNUAH) et le Réseau des femmes Haïtiennes modèles et inspirantes (REFEHMI), le Dr Hédouville s’engage à les accompagner conformément à la mission de promotion et de protection de l’OPC. « au nom de toute l’équipe, vous devez compter sur le support de l’OPC dans le cadre de la poursuite des objectifs fixés dans une perspective d’encourager une culture de la paix, de promouvoir le développement économique et social durable et le respect de tous les droits de l’homme, d’assurer l’égalité entre les femmes et les hommes, de favoriser la participation démocratique, de faire progresser la compréhension, la tolérance, la solidarité en Haïti », a rassuré le protecteur du citoyen.

Pour le directeur général du Théâtre national et de l'École des Arts, M. Yves Penel, ce forum est une manifestation de la conscience relative à cette identité qui traîne de grands moments d’histoire avec un impact considérable sur notre quotidien et notre devenir. « Ma présence à ce forum témoigne de ma volonté de me mettre du côté de celles et ceux qui vouent une détermination constante non seulement à la préservation de notre riche patrimoine mais aussi et surtout à le protéger », a indiqué M. Pierre qui a promis d’apporter sa contribution à l’édification de ce projet si humanisant et qui mérite l’implication de toutes et tous.
La cérémonie du jour, au regard de la Journée Internationale de la Femme Africaine, revêt une grande importance pour le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes, a fait remarquer la ministre à la condition féminine et aux droit des femmes Mme Sofia Loréus représentée par M. Gonzague Désir. Dans son discours, la ministre a dénoncé certains stéréotypes qui encouragent les femmes haïtiennes noires à faire usage des crèmes éclaircissantes. « Les femmes qui ont la peau plus claire et les cheveux plus longs et soyeux sont considérées comme les plus belles chez les Haïtiens ou ailleurs ; elles ont davantage de possibilités professionnelles, et ont davantage de succès auprès des hommes », a regretté Mme Sofia Loréus.

De son côté, l’éminent professeur Victor Benoit a fait un parcours historique pour rappeler les péripéties des femmes noires à travers le temps. Selon M. Benoit la date du 31 juillet consacrée aux africaines, marque un tournant important dans la vie de la race noire. « Transportées comme esclaves en Amériques, elles ont été exploitées comme bêtes de somme et victimes du racisme : la couleur de l’épiderme, leur chevelure étaient considérées comme des signes de leur infériorité suivant le canon esthétique décidé par l’homme blanc, depuis l’antiquité en occident », s’est indigné le professeur Benoit dans son discours lu par le directeur de promotion M. Raphaël Théoma Daniel. Si les situations ont été difficiles dans le temps, M. Victor Benoit croit que le piédestal sur lequel se place la femme noire aujourd’hui est en grande partie le résultat de la lutte opiniâtre de beaucoup de femmes africaines et afro-descendants en art et en politique.

Le représentant du BONJNUAH, M. Amos Cincir pour sa part a présenté les différents champs d’intervention de l’organisation ; on peut citer l’afro-descendance, le genre, le leadership jeune et la gouvernance, la citoyenneté, les droits humains, la coopération internationale, l’innovation et les nouvelles technologies. « Je crois fortement que la première République noire indépendante du monde, qui a ouvert la voie à la liberté, doit jouer un rôle prépondérant mais surtout d’envoyer l’image d’un pays ouvert à la modernité tout en gardant les valeurs de son authenticité auprès des États du continent africain.
Plus loin, la fondatrice du Réseau des femmes haïtiennes modèles et inspirantes (REFEHMI), Mme Eunice Cincir par cette noble initiative entend conscientiser la population haïtienne, particulièrement les jeunes sur l’importance de l’identité culturelle afro-descendante et la valorisation de la peau noire. Selon Mme Cincir, l'autonomisation des femmes à tous les niveaux et dans tous les secteurs économiques reste et demeure essentielle pour mettre en place des économies solides et des sociétés justes et équitables.
Dans le cadre de ces deux journées de ce forum, des panels constitués des professeurs Jean Yves Blot, Mme Ginette Mathurin, Me. Nathalie Wakam Cyprien, et le Dr Micherly Tania Pierre (dermatologue) ont animé les débats. Ils sont intervenus sur des thématiques liées à la question de la dépigmentation de la peau. Le phénomène de la dépigmentation en Haïti entre la valorisation ancestrale et la jouissance de la liberté individuelle ; Dépigmentation de la peau en Haïti : comment s’en prendre à ce phénomène social afin de redorer notre valeur identitaire et culturelle ; Le phénomène de la dépigmentation de la peau entre reconnaissance de l’identité culturelle africaine et discrimination de genre ; La problématique de dépigmentation de la peau.

Entre satisfaction, challenge réussi, nouveaux défis, la satisfaction se lisait sur tous les visages ; des sourires prometteurs qui annoncent déjà de nouveaux rendez-vous, mais surtout un autre 31 juillet, probablement 2024.