L’INSTABILITÉ, L’INJUSTICE SOCIALE, LA VIOLENCE ENTRAVENT L’EXERCICE ET LA JOUISSANCE DES DROITS HUMAINS EN HAÏTI.
L’Office de la Protection du Citoyen (OPC), institution nationale de promotion et de protection des droits humains est extrêmement préoccupé face à la détérioration inquiétante de la crise sociopolitique que connait le pays depuis plusieurs semaines et qui s’est poursuivie durant toute la semaine du 12 au 16 septembre 2022. Le climat de violence a atteint un niveau inacceptable mettant en péril l’exercice et la jouissance des droits humains. Des actes de pillage, de vandalisme et d’incendie perpétrés se sont enregistrés durant toute la semaine tant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince que dans plusieurs régions du pays. Plusieurs cas d’assassinats regrettables ont été également rapportés dans la foulée.
En sa qualité d’institution de droits humains et de médiation, l’Office de la Protection tient à rappeler à tous les protagonistes et à toutes les forces vives de la nation que la recherche de consensus, par un dialogue inclusif et constructif, demeure la valeur indispensable à cultiver pouvant conduire le pays sur la voie de la stabilité politique, de la paix sociale, du progrès économique et du développement durable. Le contexte actuel, marqué par des tensions, doit interpeller tous les secteurs afin de surmonter les différends et de rechercher ensemble, dans la solidarité, des solutions visant l’amélioration des conditions de vie de la population. Aucune société ne peut aspirer à la modernité dans la haine, la violence et l’autodestruction.
Fort de ce constat, tout en souhaitant que des mesures soient adoptées pour apporter des réponses immédiates et efficaces d’apaisement social dans l’intérêt de la population avec bien évidemment la prise en considération des droits humains particulièrement les droits économiques, sociaux et culturels c’est-à-dire le droit à la nourriture, à l’eau, à la santé, aux besoins de base indispensables à l’existence de l’être humain, l’OPC sollicite l’ouverture de couloirs humanitaires pouvant permettre aux instances concernées de venir en aide aux prisonniers, aux malades, aux femmes enceintes, aux enfants en situation de vulnérabilité et à la population en général. L’Office de la Protection du Citoyen réitère sa recommandation en faveur du retrait de la circulaire 114-2 de la Banque de la République d’Haïti (BRH) du 18 septembre 2020 qui permettra aux clients des banques et maisons de transfert de recevoir les transferts internationaux en monnaie étrangère (us) en attendant la restructuration des modalités de toutes les transactions financières dans le pays.
Port-au-Prince, le 16 septembre 2022.
Renan HEDOUVILLE
Protecteur du Citoyen